
Addis-Abeba, juillet 2025 – Le sommet de suivi des Nations Unies sur les systèmes alimentaires (UNFSS+4), tenu du 24 au 26 juillet 2025 à Addis-Abeba, a rassemblé gouvernements, institutions internationales, secteur privé et société civile autour d’une ambition commune : accélérer la transformation des systèmes alimentaires pour lutter durablement contre la faim, la malnutrition et le changement climatique.
Un sommet ouvert sous le sceau de l’urgence et de la responsabilité collective
La cérémonie d’ouverture a donné le ton d’un sommet résolument tourné vers l’action. Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a insisté sur l’urgence d’agir face aux multiples crises alimentaires et climatiques qui frappent le continent :
« L’Afrique ne peut plus attendre. Nos systèmes alimentaires doivent se réinventer, pour la sécurité de nos peuples et la stabilité de nos économies. » Il a par aileurs soutenu que : « Nous devons libérer le potentiel de nos agricultures locales et offrir à chaque citoyen le droit à une alimentation saine, disponible et durable. »

Quant au Premier ministre italien, Giorgia Meloni, coorganisatrice du sommet dans le cadre de la présidence italienne du G7, a quant à elle souligné l’importance de la coopération internationale :
« La transition vers des systèmes alimentaires durables est notre devoir commun. L’Europe est prête à faire sa part. »
Aussi, elle a réitéré l’importance de la solidarité internationale en laissant entendre que : « La sécurité alimentaire est une condition de paix. Notre responsabilité collective est d’accompagner des solutions qui respectent les peuples, la nature et les générations futures. »
Dans son message d’ouverture, António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, a souligné que :
« Nous devons aller au-delà des promesses. Ce sommet est l’occasion de mesurer nos progrès, d’apprendre de nos échecs, et de redoubler d’efforts. Aucun enfant ne devrait souffrir de la faim dans un monde d’abondance. »
Immersion dans la chaîne de valeur laitière : une leçon de structuration et de valorisation locale
Le sommet a été ponctué par une visite d’entreprises locales de la chaîne de valeur laitière en Éthiopie. Cette immersion a permis à la délégation Right2Grow Burkina d’observer les bonnes pratiques de structuration des coopératives, la modernisation des processus de collecte et de transformation, ainsi que les stratégies de marketing local.
Leçons tirées : l’importance d’un cadre incitatif pour les producteurs, d’une approche intégrée incluant les femmes et les jeunes, et du rôle clé de la concertation public-privé dans la durabilité des filières locales.
Une interview des participants à la visite.
Participation active aux sessions thématiques : un enrichissement stratégique
Right2Grow, par l’intermédiaire du RESONUT, a suivi de près les différentes sessions thématiques, en tirant des enseignements cruciaux pour le renforcement de ses interventions au Burkina Faso :
- Nutrition et gouvernance multisectorielle
- Nécessité d’instaurer des mécanismes de coordination durables entre santé, agriculture, eau, éducation, etc.
- Leçons : la redevabilité communautaire reste un levier efficace pour améliorer la couverture et la qualité des services nutritionnels.
- Financement innovant et mobilisation des ressources
- Mise en avant d’approches hybrides (fonds publics, financement climat, partenariats privés).
- Leçons : intégrer les approches de financement localisé et autonome dans les plans nutritionnels des communes.
- Engagement des jeunes dans les systèmes alimentaires
- Partage d’initiatives de jeunes entrepreneurs agroécologiques et d’innovations numériques.
- Leçons : renforcer les compétences, l’accès au financement et à la terre pour la jeunesse rurale.
- Secteur privé et chaînes de valeur résilientes
- Discussions sur la création de valeur locale, l’éthique d’entreprise et l’inclusivité.
- Leçons : encourager un secteur privé responsable, connecté aux communautés locales.
Une diplomatie engagée pour la biodiversité et la résilience
En marge du sommet, l’ambassade des Pays-Bas a organisé un dîner diplomatique sur le thème : « Biodiversité et systèmes alimentaires durables ». L’événement a mis en lumière les liens étroits entre la préservation des écosystèmes, la résilience climatique et la souveraineté alimentaire.
Pour Right2Grow Burkina, cette rencontre a renforcé l’idée de l’interconnexions entre diversité biologique, nutrition, agriculture durable et justice sociale
Une clôture empreinte d’exigence et de responsabilité
Le sommet s’est achevé par le discours puissant de Amina J. Mohammed, Vice-secrétaire générale des Nations Unies :
« Il ne suffit plus de planifier, il faut maintenant agir. Les communautés attendent des résultats, pas des intentions. »
Elle à également soutenu que : « Il ne s’agit plus de petits pas, mais de bonds. L’humanité est à un tournant : chaque pays, chaque acteur, chaque citoyen doit prendre sa part de responsabilité dans la transformation des systèmes alimentaires. »
Elle a appelé les États et partenaires à accélérer les transitions alimentaires, à rendre compte de leurs engagements et à ne laisser personne de côté, notamment les femmes, les enfants et les populations déplacées.
En conclusion : un capital d’enseignements à traduire en actions locales
Pour Right2Grow Burkina Faso, ce sommet a permis de renforcer ses capacités d’analyse et de réseautage. Le RESONUT repart d’Addis-Abeba avec des outils, des idées et des engagements concrets pour :
- Consolider la gouvernance nutritionnelle locale,
- Promouvoir l’agroécologie et la résilience communautaire,
- Impliquer davantage les jeunes et les femmes dans la transformation alimentaire,
- Et surtout, renforcer la redevabilité sociale autour des politiques de sécurité alimentaire et nutritionnelle.
L’enjeu désormais est de traduire ces apprentissages en actions concrètes sur le terrain burkinabè, dans un contexte où la nutrition reste un défi majeur mais aussi un levier puissant de transformation sociale.
