Aujourd’hui, la malnutrition est un problème de santé publique qui contribue négativement au développement en général. La lutte contre ce fléau a été entreprise depuis des années, mais il demeure encore. Pour faire face à ce problème, il est nécessaire de mettre les responsables en charge du bien-être de la population, les acteurs, donateurs du domaine de la nutrition face à leur responsabilité. Ainsi, la redevabilité qui est un moyen de rendre compte des engagements entre gouvernement, acteurs, donateurs, société civile et bénéficiaires est important pour le succès des programmes nutritionnels. Pour ce faire, une étude sur les mécanismes de redevabilité existants et leur fonctionnalité au Burkina Faso est importante et cela contribuera au succès de la lutte contre la malnutrition.
Le but de cette étude est de faire une analyse critique des mécanismes de redevabilité des programmes multisectoriels ou transversaux (nutrition, genre, VIH/SIDA) au Burkina Faso. Cette analyse permettra de promouvoir et/ou renforcer la redevabilité des acteurs de la nutrition dans la gestion de la nutrition.
Pour mener cette étude, 7 structures publiques/privées oeuvrant dans le domaine de la nutrition, genre et VIH/SIDA au Burkina Faso ont été choisies et un entretien a été effectué à leur endroit. En plus, des documentations disponibles sur les mécanismes de redevabilité ont été exploitées dans le cadre de l’étude.
En résultats, toutes les 7 structures choisies ont été visitées avec succès. Les résultats montrent que les mécanismes de redevabilité existent dans les structures d’une manière générale. Cependant, la redevabilité mutuelle n’a été trouvée effective dans aucune structure. Ainsi, 5 structures sur les 7 visitées n’avaient pas de redevabilité externe envers les bénéficiaires. Aussi, aucune des structures n’avait la redevabilité des bénéficiaires vers les acteurs/donateurs. Les résultats ont également montré que certaines composantes importantes (suivi-évaluation, plaidoyer) dans les mécanismes de redevabilité étaient prises en compte par les structures. Mais, des insuffisances ont été remarquées pour les composantes à savoir: la gestion des performances et les moyens de stimulation en cas de non satisfaction de mise en oeuvre des activités.
En conclusion, les mécanismes de redevabilité existants et leur fonctionnalité au Burkina Faso sont effectifs mais la redevabilité mutuelle n’est pas pratiquée. Ainsi, notre modèle de redevabilité ainsi que les recommandations proposées dans cette étude seront bénéfiques pour les acteurs du domaine de la nutrition.