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La malnutrition et le retard de croissance sont des défis fréquents en Afrique au Sud du Sahara où 31 des 36 pays présentent un indice de faim cachée élevé. Pour relever les défis nutritionnels, il est important d’investir dans les cultures traditionnelles.

Le Consortium Africain pour les Cultures Orphelines (AOCC) est un effort international visant à améliorer la nutrition, la productivité et l’adaptabilité climatique de certaines des cultures vivrières les plus importantes d’Afrique, contribuant ainsi à réduire la malnutrition et le retard de croissance parmi les populations les plus vulnérables du continent, en particulier les enfants des zones rurales. L’AOCC vise à séquencer, assembler et annoter les génomes de 100 cultures vivrières africaines traditionnelles, ce qui permettra d’augmenter le contenu nutritionnel de la société au cours des décennies à venir.

La malnutrition et le retard de croissance sont des défis fréquents en Afrique, où 31 des 36 pays présentant un indice de faim cachée (IHH) élevé – une combinaison de carence en fer, de carence en zinc et de carence en vitamines – sont situés sur le continent. Ces 31 pays abritent 91 % des enfants d’âge préscolaire affectés par l’IHH dans le monde. Le continent est sur le point de représenter 50 % de la population mondiale en 2050, d’où la nécessité de promouvoir des interventions visant à relever les défis nutritionnels.

Le changement climatique continue d’imposer des défis agronomiques et climatiques aux systèmes agricoles en Afrique, en particulier aux petits exploitants. Pour surmonter ces contraintes, l’Afrique doit continuer à domestiquer le germoplasme indigène qui est connu pour sa diversité et sa résilience aux stress biotiques et abiotiques. Malheureusement, la plupart des cultures indigènes d’Afrique sont mal étudiées, car les investissements consacrés à la recherche et au développement de ces cultures sont limités. Elles ont donc été qualifiées de « cultures orphelines, négligées et sous-utilisées ».    Â

L’AOCC contribue à relever les défis nutritionnels auxquels le continent est confronté, en renforçant la capacité à accroître la production et les bénéfices des cultures/arbres comestibles issus de la biodiversité indigène et naturalisée du continent et en rendant les données librement disponibles conformément aux politiques et accords de libre accès.

L’AOCC a été approuvée par l’Union Africaine en 2011 afin de relever les défis et d’exploiter le potentiel susmentionnés. Elle a été créée pour réduire le retard de croissance et la malnutrition en assurant la sécurité nutritionnelle par l’amélioration des cultures vivrières africaines adaptées aux conditions locales, mais négligées, peu étudiées ou orphelines. Il a fallu pour cela prendre une mesure audacieuse en travaillant sur des cultures et des arbres comestibles qui présentaient des difficultés inhérentes à l’absence de données fiables sur les cultures et la production, de données sur la qualité nutritionnelle, de technologies de sélection et de données sur les marchés et les chaînes de valeur locaux et régionaux, etc. La promesse derrière la détermination des membres du consortium était fondée sur le fait que la construction d’une base de R&D solide pour les cultures orphelines africaines offrirait une grande récompense en contribuant à résoudre les problèmes de malnutrition, de productivité et de rentabilité de ces cultures et de ces arbres. Le Dr Mayaki, directeur général de l’AUDA-NEPAD, faisait partie de l’équipe qui a développé l’idée et l’a menée à bien.

Réalisations

La sécurité nutritionnelle est l’une des priorités de l’AOCC, qui encourage la recherche sur les cultures et les arbres indigènes et naturalisés afin d’y apporter des améliorations génétiques fructueuses. L’objectif est d’intégrer les cultures orphelines dans les systèmes alimentaires africains car elles sont riches en vitamines, en nutriments essentiels et autres micronutriments. À ce jour, l’AOCC a obtenu les résultats suivants :

  • 101 cultures/arbres ont été identifiés pour le séquençage
  • Le séquençage de 6 cultures/arbres est presque terminé
  • Des données sur les séquences ont été produites pour 60 cultures
  • 150 scientifiques africains de premier plan ont été formés pour sélectionner des variétés de cultures à haut rendement, nutritives et résistantes au climat pour les agriculteurs. Parmi eux, 33 % sont des femmes et 80 % sont titulaires d’un doctorat.
  • Des partenariats ont été mis en place avec des acteurs publics, privés et universitaires

L’AOCC a un impact sur les systèmes de production alimentaire de plusieurs sphères pour l’Afrique et le monde en développement en général, comme suit

  • Les cultures orphelines qui n’ont pas bénéficié des avancées scientifiques et technologiques modernes prennent de plus en plus d’importance pour contribuer aux systèmes de production alimentaire et sont désormais considérées comme les « cultures du futur » ;
  • L’Académie africaine des sélectionneurs de plantes met en place un cadre de sélectionneurs africains capables d’appliquer des approches génétiques avancées et de partager des solutions génétiques afin d’exploiter la diversité génétique du continent pour répondre aux besoins des producteurs, des transformateurs et des consommateurs africains ;
  • Démocratisation des informations sur les séquences d’ADN et autres données génomiques qui seront facilement accessibles à la recherche scientifique. Toutes les données de l’AOCC seront accessibles au public par l’intermédiaire de banques de gènes, de sites web partenaires et d’autres points de vente.

SOURCE: NEPAD