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Le ministère de la santé et ses partenaires ont organisé un atelier en faveur des parlementaires sur la nutrition. Il s’agit de solliciter l’appui des députés dans la lutte contre la malnutrition au Burkina Faso. C’était ce mercredi 20 mai 2020 à Ouagadougou.

La malnutrition demeure un problème de santé publique au Burkina Faso. L’enquête nationale nutritionnelle de 2019 a révélé qu’un enfant sur quatre souffre de la malnutrition chronique ou retard de croissance. Pour venir à bout de ce fléau, le gouvernement s’est engagé dans une approche multisectorielle pour la réduction de la malnutrition chronique chez les enfants de moins de 5 ans.

Egalement, un atelier est organisé ce mercredi 20 mai 2020 pour faire le plaidoyer au niveau des parlementaires. Dr Esaïe Médah, représentant la ministre de la santé, a rappelé que la nutrition est une priorité pour le Burkina Faso.

« Ce qui explique que le gouvernement a inscrit la question de nutrition dans ses priorités. Environ 8,1% de la population souffre de malnutrition aiguë globale et 25% souffre de retard de croissance », a-t-il souligné.

A l’écouter, l’objectif du plaidoyer est d’attirer l’attention des députés étant donné que ce sont eux qui votent le budget. « C’est pour inciter les députés à porter la question de nutrition au plus haut niveau pour qu’il y ait suffisamment de financement endogène. Ce qui va encourager les partenaires à investir davantage », a expliqué Dr Esaïe Médah.

Ainsi, il a indiqué que les recommandations qui vont en découler de cet atelier serviront à renforcer les plans d’action au niveau du ministère de la santé. Le directeur général de la santé publique a insisté sur le fait que la malnutrition est une question transversale et ne relève pas seulement du département de la santé.

Concernant l’engagement des députés dans la lutte contre la malnutrition, le président du Réseau parlementaire en sécurité nutritionnelle, Gnoumou Boureima Dissan, a précisé que les lignes ont bougé.

« Cela fait trois ans que nous avons pris deux engagements lors d’un atelier régional regroupant les députés venus de plusieurs pays. Il s’agissait de peser de notre poids pour la modification des codes des impôts en vue de la détaxation des intrants entrant dans la préparation des aliments thérapeutiques. Le deuxième engagement, c’était de faire en sorte que dans la  loi de finance, le volet nutrition ait une allocation budgétaire assez conséquente. Et les lignes ont suffisamment bougé. Mais le contexte actuel du pays fait qu’on doit poursuivre le plaidoyer, non seulement pour maintenir l’allocation budgétaire, et aussi aller dans le sens de l’augmentation », a-t-il fait comprendre.

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Par ailleurs, il rappelé que la vision était de faire en sorte qu’en 2021 la ligne budgétaire de la nutrition atteigne 3 milliards de FCFA susceptibles de pouvoir payer les aliments thérapeutiques pour la prise en charge des cas de malnutrition.

Le Burkina Faso traverse une crise d’insécurité et sanitaire avec la pandémie du Covid-19. Il en résulte une nécessité de réorganiser le budget national afin de tenir compte des réalités. Cette situation inquiète les partenaires. Notamment, des inquiétudes sur une baisse de l’allocation pour la lutte contre la malnutrition.

Le chef de programme santé et nutrition à l’UNICEF, Jean-Claude Mubalama, espère que les plaidoyers vont contribuer à maintenir les engagements du gouvernement. « Nos attentes c’est que les engagements que les pays avaient pris il y a trois ans, que ces engagements puissent rester intacts et que les allocations puissent être effectives », a-t-il affirmé.

Jules César KABORE

Burkina 24