« Faire du Burkina Faso un pays exempt de faim et de malnutrition » telle est la vision du Réseau de la société civile pour la nutrition au Burkina Faso (RESONUT). Dans le cadre de son projet de plaidoyer intitulé « Engagement du Burkina Faso pour la nutrition, RIO 2016 », le réseau a mené trois études. Les résultats ont été restitués ce mardi 6 décembre 2016 à Ouagadougou.
Les engagements du Burkina Faso en matière de nutrition, les allocations et les dépenses de l’Etat pour les interventions spécifiques et sensibles à la nutrition de 2014 à 2015, les décaissements des partenaires techniques et financiers en faveur des interventions spécifiques et sensibles à la nutrition. Il s’agit des recherches conduites par le Réseau de la société civile pour la nutrition au Burkina Faso (RESONUT), dont les résultats ont été restitués au cours de cet atelier.
« Le RESONUT appuie le ministère de la santé et le gouvernement dans sa lutte contre la malnutrition. Les actions du RESONUT sont significatives. En moins de trois ans d’existence, RESONUT a posé des actions en vue de soutenir les engagements du Burkina en matière de nutrition » a signifié Bertine Ouaro, directrice de la nutrition. A l’en croire, plus d’un million d’enfants burkinabè souffrent de la malnutrition chronique.
En effet, la malnutrition demeure un problème de santé publique au Burkina Faso. La situation nutritionnelle est toujours préoccupante et les prévalences des différents types de malnutrition sont encore élevées. La prévalence de la malnutrition aigüe globale était de 10 ,4% en 2015 avec 2 ,2% de forme sévère, celle de la malnutrition chronique était de 30,2%.
Les résultats des recherches
« Nous attendons que les trois recherches qui ont été menées puissent alimenter la réflexion et décider réellement qu’elles sont les recommandations les plus pertinentes sur lesquelles nous devons nous appuyer pour avancer » a souligné Marc Sekpon, président du RESONUT.
Des études conduites par le Réseau de la société civile pour la nutrition, il est à noter que le Burkina Faso a adopté des stratégies de lutte en vue d’améliorer l’état nutritionnel des populations. Un objectif qui s’inscrit dans les missions que le réseau s’est assignées.
Ainsi, au titre des engagements pris, on retient entre autres, que le Burkina a adhéré au mouvement international Scaling up nutrition (renforcement de la nutrition) en 2011 et les objectifs du développement durable. Au plan national, le Burkina a élaboré un plan multisectoriel de nutrition (2016-2020), y compris les engagements des ressources financières et humaines pour soutenir les interventions spécifiques et sensibles à la nutrition. Ces instruments ont permis de réduire la prévalence de l’insuffisance pondérale de 26% à 23% chez les enfants de moins de 5 ans de 2009 à 2015.
S’agissant de l’analyse des allocations budgétaires en faveur de la nutrition, l’étude a révélé que les ressources affectées par le gouvernement à l’amélioration de la situation nutritionnelle sont de 8,848 milliards de Francs CFA, soit 0,61% du budget de l’Etat (hors financement extérieur sur la période 2014-2015). Ces ressources sont « relativement faibles » et la plus part des « projets et programmes qui impactent directement la nutrition sont très limités ».
Quant aux décaissements des partenaires techniques et financiers sur les interventions spécifiques sensibles à la nutrition, l’étude a démontré que la prise en charge de cette préoccupation est principalement dépendante d’acteurs extérieurs avec peu d’investissements domestiques. En effet, sur la période 2014-2015, plus de 62 ,83 milliards de francs CFA ont été décaissés par an par les PTF pour financer les projets en faveur de la nutrition au Burkina Faso.
Le Réseau de la société civile pour la nutrition au Burkina Faso (RESONUT), est un regroupement de 31 organisations de la société civile. Les structures membres interviennent dans les secteurs la santé, de la nutrition, de l’eau, l’hygiène, de la sécurité alimentaire, etc.
Nicole Ouédraogo
Lefaso.net
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