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Les réseaux SUN Société civile d’Afrique de l’Ouest et du Centre, se sont réunis à Abidjan du 25 au 27 février 2020sous le thème : « Nutrition & capital humain : synergie d’action de la société civile pour plus d’impact en Afrique de l’ouest et du centre ». Une cinquantaine de participants des réseaux et alliances de la société civile SUN dont leRéseau de la Société civile pour la Nutrition (RESONUT) Burkina et des équipes d’Action contre la Faim de 19 pays y ont pris part. Ce rassemblement qui bénéficie de l’appui technique et financier du Secrétariat du mouvement SUN, de la Fondation Bill et Melinda GATES, de UNOPS, de l’AFD et Action contre la Faim, vise à renforcer les capacités de la société civile en matière de plaidoyer pour la nutrition et le capital humain. Â

La cérémonie d’ouverture, placée sous la présidence du Dr Patricia NGORAN, Point focal SUN Côte d’Ivoire (CI) et Conseillère Nutrition à la Présidence, a connu quatre interventions à savoir celle de Mamadou DIOP, Représentant du bureau Régional d’Action contre la Faim ; Mathews MHURU, Président SUN Zambie ; Morgan DAGET, Equipe de liaison pays SUN Genève et Hélène GNIONSAHE, Présidente SUN Côte d’Ivoire. De l’avis de Morgan DAGET, la lutte contre la malnutrition nécessite une vision holistique et l’implication de l’ensemble des acteurs nationaux et internationaux. Elle a identifié trois moments forts de l’année 2020, à savoir la Nutrition pour la croissance de Tokyo, l’examen stratégique du SUN et les évènements de mobilisation de ressources, avant d’inviter les différents réseaux à prendre activement part à ces grandes rencontres stratégiques.

Dr Patricia NGORAN, pour sa part, est tout d’abord revenu sur le fait que la faim et la malnutrition représente une réelle préoccupation pour le continent africain. « La majeure partie de la population africaine est concernée par plusieurs types de malnutrition. Un enfant sur 3 souffre de malnutrition le rendant vulnérable. Le surpoids, l’obésité, les maladies non transmissibles font légions et vont en crescendo » a-t-elle déclaré. Elle a invité les acteurs à la réflexion afin d’identifier des pistes pour une bonne nutrition des enfants et booter la faim et la malnutrition hors de l’Afrique. Avant de déclarer ouvert l’atelier régional annuel SUN, elle a salué la dynamique mise en place par le mouvement SUN qui permet à chaque pays d’avoir un dispositif de lutte contre la malnutrition.

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L’animation de l’atelier a été assurée par des experts en plaidoyer, nutrition et capital humain, venu de plusieurs pays. La Banque africaine de développement et la Banque mondiale ont été invitées pour partager leur expérience sur le concept de capital humain, ses liens avec la nutrition et son application au niveau national. Une approche participative et interactive s’appuyant sur les connaissances et les expériences des participants, a été utilisée pour l’atteinte optimale des objectifs. Trois grandes sessions ont été développées au cours de ces trois jours de travaux :Â

  • Concept de capital humain, suivi de l’indice au niveau national, tendance et lien avec la nutrition,
  • Sommet Nutrition for Growth (N4G), capital humain et engagement en faveur de la nutrition pour la croissance
  • Plaidoyer spécifique pour la nutrition : stratégies et approches.

 À l’issue de cet atelier de trois jours, les représentants de la société civile ainsi que les principaux experts en nutrition du Bénin, Burkina Faso, Cameroun, République Centrafrique, Côte d’Ivoire, Gabon, Gambie, Guinée Bissau, Guinée Conakry, Libéria, Mali, Mauritanie, Ghana, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra Leone, Tchad, Madagascar, Angleterre, Suisse, Sénégal, Pakistan et France, constatant que le nombre des enfants atteints de malnutrition aigu sévère ne fait qu’augmenter, la dégradation de la situation sécuritaire, le changement climatique, la faiblesse du système de santé, la forte démographie et la lenteur dans la mise en place de la Couverture Santé Universelle  et conscient qu’une bonne nutrition est fondamentale pour la santé des individus et des sociétés, et constitue un facteur déterminant du développement économique, ont fait une déclaration dans le but de renforcer les investissements visant à lutter contre l’incidence de la malnutrition.

La société civile s’est engagé à développer des actions communes pour un plus grand impact et une plus grande redevabilité mutuelle, à plaider pour plus d’investissements dans le capital humain et la nutrition, à motiver les Etats à prendre des engagements lors du sommet Nutrition pour la Croissance (N4G), faire le suivi des plans stratégiques couverture santé universelle dans les pays pour voir l’effectivité des engagements pris par les gouvernements et de plaider pour l’intégration et la priorisation de la nutrition dans les programmes de société des candidats aux différentes élections dans les Etats.

La société civile recommande surtout aux Etats de respecter les engagements pris en faveur de la nutrition, de mettre un objectif lié à la nutrition dans les politiques nationales ; d’instituer et/ou renforcer la Couverture Santé Universelle en y intégrant la nutrition ; de faire régulièrement des enquêtes pour actualiser les données sur la nutrition et les rendre accessible à tous et enfin d’accorder des financements aux organisations de la société civile (OSC) pour contribuer à la mise en œuvre des plans de nutrition.

 RESONUT